Originaire de l'île de La Réunion, Nathalie Natiembé revisite le genre traditionnel Maloya et propose une sonorité beaucoup plus contemporaine. Le mot maloya viendrait du malgache ("maloy aho") qui peut se traduire par "parler ou dire ce que l'on a à dire". Longtemps considérée comme une musique rebelle, le maloya est avant tout un chant de complainte, chanté à l'origine par les esclaves qui se plaignent des mauvais traitements qu'ils ont subit. En 1981, après la reconnaissance officielle de la fête du 20 décembre, chanter le Maloya n'est plus interdit. Du coup, les Réunionnais ont pu redécouvrir les services kabare et autres cérémonies ancestrales de leurs cultures. Malheureusement, les femmes comme Nathalie Natiembé commencent à peine aujourd'hui à faire entendre leur voix. Dans cette première partie du magazine, elle nous évoque ses retours aux sources du Maloya et ses collaborations pour réaliser son album "Sankèr".
Interview 1 |
/ Durée :
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18'48'' |
/ Epra :
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13 mars 2006 |
Avec son album "Sankèr", Nathalie Natiembé nous propose un Maloya minimaliste sans rien enlever à la richesse du genre musical. Sa collaboration avec l'accordéoniste malgache Régis Gizavo donne une sonorité régionale à son maloya : un métissage à la dimension de l'Océan indien. Pourtant, même en proposant des portes ouvertes à ses arrangements et à ses compositions, Nathalie Natiembé a su garder la base même du Maloya : ses textes en créoles toujours aussi poignants et sa voix exceptionnelle qui reste le premier instrument musical du maloya. Dans cette seconde partie, Nathalie Natiembé nous parle d'Alain Peters, le poète SDF, figure emblématique du Maloya avant de parler du bilan moral du maloya, dix ans après la levée de l'interdiction de le chanter.
Interview 2 |
/ Durée :
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19'34'' |
/ Epra :
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14 mars 2006 |
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Margoz (Discorama, 2002) |
Sankèr (Marabi / Harmonia Mundi, 2005) |